Jour 20: Paris CDG
01/04/2009
(Arrivée à Paris CDG à 06h45.)
Je suis dans le TGV qui nous ramène vers Lyon. Il y a peu de
monde à bord et nous avons pu nous répandre et nous étendre. Nous somnolons. Il
faisait cinq degrés ce matin en arrivant à Roissy. Décidément, rien n’a changé
en vingt jours, et l’écart de température reste le même. Malgré l’espace un peu
plus grand entre les sièges, la nuit a été difficile. Douze heures dans un
avion, c’est long, quelque soit le sens du voyage.
Le ciel est un peu brumeux mais le soleil est là. Maintenant,
il va falloir se recaler et… trier les photos. Quel boulot !
Les
hôtels prévus pour ce programme :
Villes |
Hôtels |
Nuits |
Sai Gon |
Elios – 3* |
02 |
Can Tho |
Sai Gon Can Tho – 3* |
01 |
Da Lat |
Dreams - non classé |
01 |
Buon Me Thuot |
Chez l’habitant |
01 |
Hoi An |
Ancient House – 3* |
02 |
Hue |
Asia – 3* |
02 |
Tam Coc |
Anh Dung – 2* |
01 |
Ha Noi |
Hong Ngoc – 3* |
02 |
Ha Long |
Jonque Anh Duong |
01 |
Sa Pa |
Royal View – 3* |
01 |
Bac Ha |
Sao Mai – 3* |
01 |
Thac Ba |
Chez l’habitant |
01 |
TARIF PAR PERSONNE( sur la base de 4 personnes) : 2395.00 Euro (sous réserve de disponibilités aériennes,
hôtelières et sous réserve de hausses carburant )
Le prix comprend :
v Les vols
Paris//Ho Chi Minh Ville// Hanoi/Paris sur vols Vietnam Airline
v Les taxes
d’aéroport internationales
v L’hébergement
en chambre double et petit déjeuner dans les hôtels prévus au programme ou similaires
v Les repas comme
mentionnés dans le programme (B : petit-déjeuner, L : déjeuner ; D : dîner)
v Le circuit en
véhicule privé avec chauffeur
v Les vols intérieurs Buon Pleiku – Da Nang et Hue – Ha Noi.
v Le train de
nuit Hanoi/ Lao Cai en couchettes climatisées
v Les services de
guides francophones (différents selon étapes)
v Les droits
d'entrée sur les sites
v Les croisières
mentionnées au programme
v Balade à dos
d’éléphant
Le prix ne comprend pas :
v Les dîners
(sauf à Thac Ba, Baie d’Halong et Ban Me Thuot)
v Les visites et
excursions non mentionnées au programme
v La taxe de
sortie du Vietnam
v Les boissons,
pourboires et dépenses personnelles
v Les
assurances : nous consulter
v Les frais de
visas (environ 80.00 Euro par personne si faits par nos soins en France ;
sinon environ 45.00 Euro si faits à l’arrivée).
Jour 19: Hanoi, - départ (B)
31/03/2009
(Journée libre sans déjeuner, ni dîner. Transfert à l’aéroport vers 21h00. Envol sur VN 535 à 23h40. Nuit à bord.)
Réveil à 6 heures. Une nuit de bébé pour Martine et pour
moi, moins bonne pour Isabelle et donc pour Jean-Luc. Le monde est injuste et
cruel. Après le petit déjeuner, nous rédigeons un mot pour Tuan et notre
chauffeur que nous leur remettrons dans une enveloppe au moment du départ.
Il est 9 heures 30 et comme prévu Tuan arrive. Nous avons la
possibilité de garder la chambre jusqu’à 18 heures ce qui va nous permettre de
prendre une douche et de ranger nos derniers achats avant de partir pour
l’aéroport. Eh oui, ce soir, à 23 heures 25 nous quittons le sol vietnamien
pour rejoindre celui de la France. Sniff !
Mais des choses très très sérieuses nous attendent. Nous
sommes en rang, deux par deux, la tête nue, les bras le long du corps, avec
l’interdiction formelle de parler, de tousser, de respirer… non, pas tout à
fait mais quand même. Et nous défilons de la sorte, les uns derrière les
autres, au milieu d’une foule qui s’organise déjà dehors avant de pénétrer dans
le mausolée où repose la dépouille momifiée de Ho Chi Minh. Et c’est curieux de
penser que cet homme, mort depuis tant d’années, et qui voulait que les cendres
de son corps incinéré soient réparties sur les différentes régions de son pays
pour lequel il avait tellement œuvré, se retrouve ainsi, exposé contre ses
dernières volonté, dans un décor à ce point austère.
La visite de l’endroit où il séjournait quand il était à Hanoi
est beaucoup plus paisible. On y découvre un lieu simple, sans confort, à
l’image de l’homme qu’il était tout au long de sa vie.
Notre visite au musée ethnographique est un peu plus rapide
mais nous consacrons un peu plus de temps à visiter les différentes formes de
maisons traditionnelles, aux formes parfois spectaculaires, comme la maison
commune des Bah Nav.
Nous l’avions réclamé, à corps et à cris. Nous y sommes.
Tuan connaissait un endroit où l’on prépare et où l’on peut déguster le Phô (prononcer
feu), le vrai, l’unique, le Phô de Dieu. Ici, cette soupe de nouilles mythique
est préparée et servie de 5 heures 30 à 16 heures, tous les jours. Et on ne
vous propose rien d’autre. C’est le Phô ou rien. Et c’est un régal de partager
cet instant avec notre guide et le chauffeur. Ensuite nous irons boire le Ca
Phê un peu plus loin, sur le trottoir, dans un petit bistrot où la salle
contient à peu près autant de motos que de tables. Car ici, on ne plaisante pas
avec la chose la plus importante après le culte des ancêtres, j’ai nommé le
deux roues motorisé.
Nous poursuivons notre dernière journée par la visite de la
Pagode de l’épée restituée. L’histoire raconte qu’une tortue géante… Je ne suis
pas certain que l’histoire soit véridique mais ce qui est sûr c’est que le lac
qui entoure la pagode abrite des tortues d’eau de taille très respectable. Nous
ne les verrons pas, mais des photographies ont été prises qui l’atteste.
Au supermarché du coin, nous faisons provision de nouilles
et autres produits de première nécessité pour le futur repas organisé dès le
retour, histoire de chasser la nostalgie prévisible. Il reste quelques
VietNamDongs à dépenser avant de partir. Un dernier repas sur le trottoir où
nous avons notre place réservée, une dernière glace et c’est l’heure de grimper
encore une fois dans notre minibus. Nous arrivons bon derniers et comme il n’y
a de la chance que pour les attardés, on nous installe, pour le même prix, dans
une classe dite Economique de luxe. Le terme est amusant mais les avantages
sont réels, en particulier l’espace entre les fauteuils est nettement plus
important, ce qui permet d’allonger les jambes, et ce n’est pas un gadget quand
on s’apprête à voyager pendant douze heures.
Les adieux avec Tuan, resté avec nous jusqu’au bout sont
très émouvants. Nous nous étions attaché à ce jeune homme aux allures de bébé
joufflu mais tellement professionnel et prévenant.
Jour 18: Thac ba – Hanoi ( B,L )
30/03/2009
(Le matin,
promenade en bateau sur le lac de Thac Ba. Des centaines d’îles, en forme de
bol renversé, hérissent la surface du lac. Les berges sont couvertes d’une
végétation dense. La population locale vit de pêche et de culture sur des îlots
escarpés Route vers Hanoi dans l’après - midi. Transfert à votre hôtel. Soirée : spectacle de musique traditionnelle et de
marionnettes sur l’eau)
Réveil chez l’habitant. Il est 6 heures 30 et la nuit a été
bonne, malgré les dix huit personnes qui dormaient dans la même pièce. Les
matelas étaient confortables, les moustiquaires efficaces, les animaux
silencieux, sauf quelques coqs qui, mystérieusement, se sont mis à chanter au
beau milieu de la nuit, avant de réaliser que le jour était encore loin.
Nous prenons le petit déjeuner dehors, sur une terrasse en
pierre qui surplombe une rizière. Un petit côté Durassien ; La maîtresse
de maison nous a préparé des crêpes et du miel. Ensuite, nous rejoignons une
pirogue qui nous permettra de faire une longue ballade sur le lac. Le début est
assez acrobatique mais le reste du parcours est splendide. Nous découvrons une
étendue d’eau semée d’îles en forme de bols renversés sur lesquelles sont
plantées des arbres qui sont ensuite exploités. A ce moment précis, nous
mesurons soudain à quel point ce voyage est agréable, reposant, malgré le
rythme soutenu. Ce lieu particulièrement paisible y est sans doute pour quelque
chose dans cette impression collective. Mais cela ne suffit pas pour expliquer
la quiétude ressentie. Sans doute que la bonhomie vietnamienne y est pour
quelque chose. La bonhomie et la gentillesse. En fait tout se passe ici comme
si chaque problème allait trouver sa solution. Etrange mélange de spiritualité
et de vie trépidante, où l’équilibre n’est pas encore rompu.
Au cours de ce périple aquatique, nous accostons dans un des
nombreux ilets où deux femmes piochent la terre. Il s’agit d’une grand’mère et
de sa petite fille. Elles préparent le terrain pour planter des cacahuètes.
Elles sont venues en barque. Elles disposent d’un petit abri de chaume pour se
tenir à l’ombre car le bois de l’île a été coupé et le repiquage n’est pas encore
fait pour une nouvelle récolte. Tuan parle avec elles de leur travail, elles
s’arrêtent un instant, sourient à ce qu’il leur raconte et puis se remettent à
piocher tandis que nous repartons. De retour à la maison de nos hôtes, nous
retrouvons l’autre groupe de français qui nous ont devancés. Nous leur
souhaitons une bonne continuation car les veinards ne sont qu’au début de leur
périple. Comme Martine s’était intéressé au costume que portent les femmes du
village, la maîtresse de maison invite les filles à passer un costume et c’est
l’occasion de faire quelques clichés. Tuan, adorable et toujours plein
d’attention a lui aussi passé un costume.
Les bagages chargés et les adieux faits, nous reprenons la
route d’Hanoi. A midi, l’arrêt dans un restaurant très typique nous permet de
découvrir d’autres plats. Il est 17 heures lorsque nous posons nos bagages à
l’hôtel. Ici, maintenant, nous sommes connus et nous avons nos habitudes. Une
petite connexion Internet, une douche, un petit moment d’écriture et nous voilà
de nouveau assis dans notre restaurant vietnamien, sur le trottoir, dans le va
et vient de ceux qui arrêtent leur motos et leur scooter le temps d’acheter un
plat ou deux et de repartir. Nous avons notre préférence pour des tomates
farcies, des calamars, du poulet, des patates douces et … du riz. Le tout
arrosé de bière, bien sur. Il nous reste à allez voir un spectacle de
marionnettes sur l’eau. Mais d’abord un détour par la case « glaces et
sorbets » s’impose. Là aussi, nous avons nos habitudes.
Il pleut légèrement quand nous sortons. Pour ce qui est du
spectacle, hormis la difficulté évidente pour les manipulateurs, nous restons
un peu perplexe. Notre culture est tellement loin de tout ça ! Et puis
nous sommes trop grands pour leurs fauteuils. Cinquante cinq minutes avec les
genoux sous le menton, c’est long.
Jour 17: Bac Ha - Thac Ba ( B,L,D )
29/03/2009
(Le matin, marché de BAC HA. Continuation par la route en direction du lac de Thac Ba. Les rives sont densément peuplées par les ethnies minoritaires Dao à Pantalons blancs, Dao Rouge, Tay, Nung, et H’Mong. Nuit chez l’habitant (confort sommaire).)
6 heures, la musique se met en route et nos réveils réglés
sur la demie ne nous servent pas à grand-chose. Alors une petite douche et nous
voilà partis à traquer la photo du siècle sur le fameux marché des femmes
fleurs. Nous sommes tellement matinaux que les étals ne sont pas encore
vraiment installés. Après ce premier tour, nous revenons prendre le petit
déjeuner à l’hôtel avant de repartir de plus belle.
Il est 9 heures 30 quand nous reprenons la route qui va à
Thac Bâ. Route de montagne, bien sûr, mais en travaux sur des dizaines de
kilomètres. Un véritable parcours du combattant. Avant le repas de midi, nous nous arrêtons
sur le bord de la route pour goûter aux sabotines. Tuan en achète pour sa femme.
Un peu plus loin, nous visitons un village accroché au flanc d’une colline. La
maison que nous visitons a son sol en terre battue et… un poste de télévision.
Un monde de contraste permanent entre la
modernité et une forme ancienne et rustique de vie.
Nous arrivons ensuite dans un village où nous nous arrêtons
pour déjeuner. Passage par les cuisines, pour choisir les mets, puis escalier
monumental qui nous amène dans la salle du restaurant d’où nous découvrons le
fleuve. Une petite promenade digestive dans les rues de cette petite bourgade
nous permet de faire connaissance avec un marchand de bois qui nous fait une
démonstration de sa scie horizontale qui lui sert à débiter les planches à
partir d’un tronc. Plus loin, nous visitons une petite exploitation de cannelle
et une vieille femme nous montre comment on récupère l’écorce pour ensuite la
faire sécher. Plus loin, alors que nos avons repris la route, c’est une
plantation de thé qui nous arrête. La propriétaire nous explique qu’elle
ramasse tous les jours les feuilles arrivées à leur terme puis elle nous invite
à entrer chez elle. Par terre, sa cueillette du jour est en train de sécher.
De plus en plus sauvage, de plus en plus surprenante, la
route nous conduit peu à peu vers une région sauvage où reparaissent des
maisons sur pilotis. Après un parcours encore difficile à cause de chantiers de
rénovation des routes, nous redescendons dans une vallée. Les premières anses
du lac apparaissent et … une usine, si l’on peut employer ce terme, de
fabrication de brique. Nous nous arrêtons pour regarder comment, avec des
outils dérisoires, une équipe d’une dizaine d’hommes mettent en forme, font
sécher et cuisent des centaines de briques.
Encore quelques kilomètres et nous arrivons enfin au terme
de notre voyage, dans la tribu des Drao à pantalon blanc, pour notre
seconde nuit chez l’habitant. Si les maisons sont construites sur un principe
semblable que la première fois chez les M’nong, nous nous apercevons très vite
que notre soirée et notre nuit seront tout autre. Les habitants sont très courtois
et les filles se retrouvent vite en cuisine, à apprendre à confectionner les
nems. Nous retrouvons sur place un autre groupe de touristes. Ils voyagent dans
le même esprit que nous mais ils sont six au lieu de quatre. Ce sont des
routards qui ont déjà un sacré paquet de voyage au compteur. C’est tous
ensembles, avec nos guides respectifs, les deux chauffeurs, nos hôtes et leurs
enfants que nous allons partager le repas, le sake, la chartreuse verte que
Jean Luc extirpe de son sac et finalement la chambre. Quelle soirée !
Jour16:Sapa,visites- Bac Ha (B,L)
28/03/2009
(Journée complète de visite de Sapa : son marché pittoresque, ses maisons coloniales... Descente dans la vallée de Muong Hoa vers les villages Lao Chai des H'mong noirs et Tan Van des Dzay, superbe paysages de rizières en terrasse. En fin de journée, route pour Bac Ha. Nuit à l'hôtel Bac Ha.)
Sapa.
Réveil à 7 heures 45 après une belle et longue nuit et une
seule rupture, un appel téléphonique au beau milieu de la nuit. Une erreur
venue de « France » et qui a dû me grever un peu mon forfait. Après un petit déjeuner très agréable, comme
d’habitude nous partons avec le minibus qui nous dépose un peu plus loin, au
départ d’un chemin qui va nous conduire de villages en villages, à travers une
large vallée où les rizières abondent. Après une ballade d’environ deux heures
nous retrouvons notre chauffeur qui nous ramène au restaurant Red Dao Houge. Un
moment exceptionnel, depuis le premier plat jusqu’au café au goût vanillé. Mais
ce soir nous dormons à Bac Ha et nous devons, pour ce faire, redescendre à Lao
Caï pendant une quarantaine de kilomètres avant de remonter vers notre but.
En passant près du pont qui enjambe la Nahm Ty et qui permet
de passer en Chine, nous observons le trafic d’objet manufacturés que les
vietnamiens ramènent sur des chariots de fortunes et des vélos bricolés ;
Mais un temple taoïste attire notre attention. Il s’agit de la cérémonie
préparatoire à un mariage. Nous faisons
quelques photos et Jean Luc, et le guide finissent par se glisser dans le
temple, parmi les gens, et se mêlent à la cérémonie. Quand ils reviennent, ils
ont gagné chacun cinq mille VietNamDongs. C’est un rituel, ici, on distribue de
l’argent aux personnes présentes, gage de bonheur et de prospérité. Voilà
comment on peut s’enrichir au Vietnam.
Nous remontons dans notre minibus et nous longeons pendant quelques
kilomètres la rivière Nahm Ty, affluent du Fleuve Rouge, frontière naturelle
avec la Chine. Ensuite nous attaquons la montagne et une route particulièrement
difficile parce qu’en chantier. A sept kilomètres de Bac Ha nous passons le col
et nous arrivons à la ville où notre hôtel nous attend. Sur les conseils du
guide Lonely Planète, nous demandons une chambre dans la partie en bois. Grave
erreur. Le guide du Routard, qui avait raison, conseillait l’inverse. Tant pis,
les chambres sont quand même prévues pour y dormir.
Comme il n’y a pas de restaurants particulièrement
intéressant dans cette ville nous déjeunons à celui de l’hôtel. C’est un hall de gare comble et très bruyant. Les
cuisines semblent débordées et nous attendons longtemps, pour la première fois
de notre séjour, d’être servi. Nous avons tant et tant attendu que l’on nous
offre quatre bananes en prime. Nous ratons du même coup le début du spectacle
qui était prévu devant l’hôtel. Pas de regret car les danseuses et le niveau
général est médiocre. Je me retrouve embarqué dans une farandole à la mode
d’ici, très ennuyeuse. Nous fuyons avant la fin et nous allons nous réfugier
dans nos chambres. Demain, à 6 heures 30 nous devons être à pied d’œuvre car le
marché de Ba Ha nous attend.
Dormez bien !
Jour 15:Lao Cai - Sapa, visite de Sapa ( B,L)
27/03/2009
(Arrivée à Lao Cai tôt le matin. Transfert pour Sapa par une belle route de montagne. Découverte de cette ancienne station climatique. Visite du village Catcat des H'mong noir, ascension du Mont Ham Rong pour une vue splendide sur la ville. Nuit à l'hôtel à Sapa.)
5 heures 30. Arrivée mouvementée. On cogne à la porte du
compartiment. « Lao Caï ! Lao Caï ! » Nous sommes arrêtés
en gare de Lao Caï et encore endormis dans nos sacs de couchage. Il y a un peu
d’urgence car, bien qu’arrivé au terminus, le train ne doit pas rester très
longtemps a quai.
Dehors, la pluie nous attend, ainsi que le chauffeur de
notre minibus qui lui a fait le voyage par la route et a roulé 9 heures pour
nous rejoindre. Il fait nuit et la route pour Sapa est une vraie route de
montagne, pentue et tortueuse. Les terrasses des rizières apparaissent peu à
peu, au fur et à mesure que le jour se lève et que nous émergeons des bancs de
nuages qui traînent à moyenne altitude. Le chauffeur roule plein phare et
double à la montée sans se faire le moindre souci. Juste un petit coup de
klaxon dans les virages sans visibilité, histoire d’avertir celui qui
descendrait que la route n’est pas tout à fait libre. Apparemment le truc
fonctionne. Il faut juste s’habituer. A la montagne aussi, le style Vietnam est
un peu spécial.
Le jour est levé quand nous arrivons à notre hôtel, le Royal
Hôtel View. Il est 6 heures 30 et nous prenons notre petit déjeuner. La pluie
ne nous décourage pas et nous entreprenons notre première ballade à pied dans
la montagne environnante. Une longue descente suivie d’une longue remontée sur
le flanc opposé nous permettent d’accéder à un village où nous avons l’occasion
de rentrer dans une maison. Il s’agit d’ethnies qui vivent ici et nous
découvrons leur habitat, leur mode de vie. Comme partout dans ce pays, l’eau
est omni présente sous forme de torrents que l’ingéniosité des hommes
utilisent, ici pour remonter l’eau avec une roue à aubes, là pour animer un
pilon, ici encore pour irriguer les rizières. Sur le chemin du retour, une
école nous attire. C’est l’heure de la récréation et l’animation est
importante. Les enfants qui nous paraissent très jeunes ont en fait entre onze
et quinze ans. Garçons et filles mélangés. Les classes sont rustiques mais les
livres et les cahiers nombreux.
Est-ce du à notre présence ? En tout cas, à la fin de
la récré, et avant de regagner les salles, le directeur de l’école rassemble
tous les élèves et leur fait un discours assez long. Notre guide nous explique
ensuite qu’il s’agit d’une mise en garde et d’un rappel des sanctions qui seraient
prises contre les familles qui n’enverraient pas leurs enfants à l’école.
Retour à l’hôtel où nos chambres sont prêtes. Douche. Tuan
nous a donné rendez-vous à 12 heures 45, il est dix heures alors… dodo. On ne
dort pas trop bien dans un train couchette, et ça n’a rien à voir avec le fait
d’être au Vietnam.
Le repas est pris dans un petit restaurant fort sympathique.
Puis nous attaquons la ballade de l’après midi, un sommet derrière le village
où est posé un kiosque. Pour s’y rendre nous traversons une succession de
jardins botaniques très bien entretenus. Le point de vue est agréable, dommage
que le beau temps ne soit pas de la partie, même si la pluie a cessé. Nos
redescendons au village où nous retrouvons les rues animées et, bien sûr,
l’éternel marché. Notre périple s’achève devant un cocktail à la terrasse d’un
bar à touristes. Quelques photos supplémentaires viennent enrichir notre
collection de personnages hauts en couleurs. Les femmes d’ici sont toutes
habillées en costumes traditionnels différents d’une ethnie à l’autre. Elles
cherchent à vendre leur production. Les touristes sont des proies intéressantes
et pas trop récalcitrantes.
Le repas du soir, nous le prendrons dans le même restaurant
qu’à midi. Sauf que ce soir, nous laissons de côté les bières et nous préférons
prendre une bouteille de vin de pays. Comme le patron est content de nous avoir
à nouveau comme client, il arrive, à la fin du repas, avec sa bouteille de saké
et … bon, d’accord, nous tenons assez bien la distance.
Il est 21 heures. Je finis d’écrire ces quelques notes et je
vous souhaite une bonne nuit.
Jour 13: Tam Coc – Baie d'Along sur jonque privée ( B,L,D)
25/03/2009
(Départ pour la Baie d’Along via Thai Binh et Nam Dinh. Arrivée à Bai Chay vers midi. Croisière en jonque privée dans la baie d'Along. Visite de la Grotte de la Surprise puis ascension au sommet de l'île Titop d'où la vue panoramique sur la baie d'Along est grandiose. Retour sur la jonque pour un délicieux repas de fruits de mer . Nuit à bord du bateau, cabine privée.)
6 heures 30. Réveil au chant du coq dans notre jolie
chambre. La porte qui donne sur le couloir est double et vitrée. C’est un
rideau intérieur qui assure l’intimité. Amusant. Après avoir pris notre petit
déjeuner nous reprenons la route. Nous avions demandé à Tuan s’il était
possible de visiter une église catholique, histoire de voir s’il y avait des
différences avec ce que nous connaissions en France. Alors que nous traversons
un village, nous en apercevons une, un peu en retrait de la route. Le chauffeur
s’arrête, nous dépose, et Tuan s’adresse à une femme qui se trouve là ; Il
veut connaître le chemin pour s’y rendre. Alors elle nous conduit, puis va
demander au responsable de venir nous ouvrir. Il arrive et nous fait visiter.
Nous ne sommes plus vraiment seuls. Une dizaine de villageois l’accompagnent.
Notre visite terminée, Tuan laisse un ou deux billets dans un tronc prévu à cet
effet. Nos faisons de même, nous remercions chaleureusement et nous repartons.
Les églises catholiques vietnamiennes ont la même architecture classique, mais
leur intérieur est extrêmement dépouillé.
Il est
treize heures quand nous arrivons, tels des mandarins, à notre jonque privée.
Hoa Binh, c’est son nom. On nous conduit à nos chambres, spacieuses, à deux
lits, avec salle de bain, toilettes, le grand luxe, surtout que nous disposons,
pour nous servir, de cinq hommes d’équipage et de notre guide qui nous
accompagne. Ca ressemble bien au paradis non ? Quand on pense que la salle
de restaurant est prévue pour accueillir une vingtaine de personnes, qu’il
reste quatre autres chambres non occupées et que nous ne sommes que quatre. A
l’endroit de l’embarquement, nous sommes entourés d’un nombre invraisemblable
de jonques identiques à la nôtre, parfois plus grandes encore. La baie d’Ha
Long est un haut lieu touristique du Vietnam et nous ne sommes évidemment pas
seuls à embarquer et à nous éloigner des quais. Peu à peu, les espaces se
créent et nous nous engageons progressivement dans cet univers étrange de rochers
aux formes variées, qui semblent être semés à l’infini. Au fur et à mesure que
nous pénétrons dans cette forêt de promontoires, l’horizon se ferme et bientôt
nous sommes cernés, incapables de nous retrouver dans ce labyrinthe tellement
semblable et tellement changeant, tout à la fois. Il ne fait pas beau, il pleut
même. Cependant, l’ambiance est envoûtante et nous mitraillons autant que nous
pouvons, en protégeant les objectifs. Nous faisons remarquer à Tuan que les
bâtons d’encens n’ont pas influencé les bons génies qui auraient pu prendre en
considération notre visite et s’arranger pour mettre un peu de soleil dans le
ciel.
En
attendant, nous passons à table, un peu tard certes, mais nous sommes sur l’eau
et nous naviguons.
Il est
un peu plus de seize heures quand nous abordons l’un des innombrables rochers
pour y visiter la grotte des surprises. Nous nous attendions à un petit trou
dans un caillou et nous découvrons un
espace souterrain surprenant, avec des concrétions calcaires très variées et
des salles immenses dont la première contient un lac d’eau douce. La grotte
s’élève au sein du bloc et une sortie à l’air libre nous offre un point de vue
sur la zone d’appontement où est attachée notre jonque. Une photo s’impose.
La nuit
arrive vite sous ses latitudes et nous partons vers un autre lieu où nous
allons mouiller pour la nuit. Nous espérions, et nous l’avons demandé à notre
guide, passer une nuit dans un endroit isolé où il n’y aurait eu que nous mais
ce n’est pas possible car l’ensemble de la baie d’Ha Long est sous le contrôle
des affaires maritimes Vietnamiennes et les lieux de séjours sont répertoriés
et peu nombreux. C’est donc avec beaucoup d’autres jonques que nous allons
passer la nuit, au pied d’un rocher qui porte à son sommet un kiosque où nous
sommes sensés grimper demain. Mais c’est un autre jour.
Pour
l’instant, notre second repas de la journée nous attend. Et même si nous ne
sommes pas seuls au monde, c’est quand même pas mal du tout d’être là.
Jour 14: Baie d'Along – Hanoi - Train de nuit à Lao Cai ( B,L )
26/03/2009
(Départ au lever
du soleil pour un village de
pêcheurs, situé au milieu de la
baie de Lan Ha. Visite de la baie Bai Tu Long.
Vers midi, retour à l’embarcadère puis à Ha Noi dans l’après-midi pour prendre le train de nuit à Lao Cai. Nuit à bord du train en wagon couchette climatisé, confortable.)
Il est 7 heures 30 quand l’activité générale à bord me
réveille. Nous sommes dans notre jonque, quelque part dans la baie d’Ha Long,
et le soleil … n’est toujours pas là. Enfin, il ne pleut plus. Mais bon, la
preuve est faite que Boudha, les génies, Jésus, personne n’y fait rien. Les
voeux ne sont pas exaucés. Tan pis, le petit déjeuner est bon à prendre dans
notre salle de restaurant panoramique. L’île de Titof, appelée ainsi en
l’honneur de l’astronaute russe, porte en son sommet une pagode, prétexte à une
grimpette de 400 marches assez raides qui nous permettent d’avoir un point de
vue remarquable malgré le temps gris et les horizons peu dégagés. De retour au
bateau, le capitaine nous promène entre les blocs, nouveau prétexte à augmenter
notre capital clichés. Comme il ne pleut plus, nous voyageons sur le pont
supérieur et les filles profitent de ce moment paisible pour se laisser aller
sur les banquettes.
Au débarcadère, le Ford Transit nous attend. Petit arrêt un
kilomètre plus loin pour déjeuner au Cat Baï et nous reprenons le chemin du
retour vers Hanoi.
Comme il faut faire une pause pipi, c’est l’occasion de
visiter une sorte de grande surface où se trouve un atelier de broderie et un
autre de laquage.
A l’arrivée sur Hanoi nous traversons le fleuve rouge et
nous apercevons un autre pont très long. Il s’agit du pont Paul Doumer,
construit par les français au moment de leur occupation coloniale, quand on
appelait encore cette région l’Indochine. Ce soir, nous l’emprunterons dans l’autre
sens, quand nous serons dans le train.
En attendant, nous entreposons nos bagages à l’hôtel Hong
Ngnoc et nous partons faire une visite de la vieille ville. Sur les conseils de
Tuan, nous nous rendons dans un restaurant rustique, cent pour cent vietnamien.
Nous sommes installés sur le trottoir, au raz du sol, sous le regard amusé des
clients habituels. Le repas est excellent et le prix dérisoire. Nous paierons,
pour quatre, bières comprises, 192 000 VietNamDong soit environ 9 euros.
Comme notre réserve d’argent liquide avait un peu fondu,
nous avons demandé à Tuan de nous conduire dans un bureau de change. Nous fûmes
très surpris de nous retrouver dans une bijouterie qui, de surcroît, pratiquait
un taux plus intéressant que les banques.
20 heures 30. Nous sommes assis dans le hall de la gare
d’Hanoi, sur des sièges en plastique bleu. La salle d’attente est plus petite
que celle de Grenoble. Beaucoup de personnes assises attendent le train qui
doit partir à 21 heures 15. Deux écrans de télé fixés au mur diffusent deux
programmes différents. Cinq touristes viennent de rentrer dans la gare. Eux
aussi vont à Lao Caï, presque à coup sûr. Et puis, sans trop savoir pourquoi,
Tuan nous invite à le suivre. Nous présentons nos billets et nous traversons
quelques voies, des quais, sans trop savoir où nous allons, sans que rien ne
semble indiqué, pour finalement arriver le long de wagons qui, nous dit Tuan,
sont les nôtres. Nous grimpons à bord, nous glissons nos bagages de voyage dans
le compartiment, nous nous répartissons les couchettes et….
A demain.
Jour 12: Ha Noi – Tam Coc ( B,L )
24/03/2009
(Journée de visite
de Hanoi : Le guide et le chauffeur
vous attendent pour un départ direct à Tam Coc.
Transfert puis découverte de Tam Coc, la «Baie d’Along Terrestre » en petit sampan Continuation par la route pour la grotte de Bich Dong (grotte de Jade). Nuit à l’hôtel à Tam Coc.)
Réveil à 7 heures pour un départ à 9 heures, un vrai
bonheur. Cela faisait longtemps que nous n’avions pas eu autant de temps le
matin. Dire que certains pensent que nous sommes en vacances !
Le bonheur est de courte durée car nous tombons très vite
dans un bouchon spectaculaire comme nous en avons peu vu jusqu’à présent. Au
bout d’une bonne heure, Isa s’inquiète. Faire Di Daï dans ces conditions relève
de la gageure. Enfin, après un imbroglio gigantesque de camions, de voitures,
de motos, nous arrivons à nous frayer un chemin sur le bas côté droit du rond
point et, en nous glissant au pied de la pile d’un pont, nous nous extirpons de
la masse pour nous retrouver sur l’autoroute. Tout va pour le mieux. Isa aborde
à haute voix le problème qui la préoccupait et… nous nous arrêtons
instantanément sur la bande d’arrêt d’urgence où, entre le minibus et la
glissière de sécurité, elle peut soulager son envie pressante. Il faut dire
qu’au Vietnam, la durée de vie à cet endroit n’est pas, comme en France,
estimée à 20 minutes mais à plusieurs années. On peut par exemple y rencontrer
quelqu’un qui vend du pain, un camion avec des gars dessous occupés à changer
le pont, ou encore un groupe de cyclistes qui discutent.
Un peu plus tard c’est Jean-Luc qui, du fond de son siège,
lance l’alerte. Il a remarqué, avec le rétroviseur, que le chauffeur
s’assoupissait. Mieux placé que lui je surveille à mon tour et je constate
qu’en effet il a les gestes significatifs du conducteur qui lutte : il se
passe la main sur les yeux, il change fréquemment de position, les mains en
haut, les mains en bas du volant, il oriente la ventilation sur lui. Malgré
tout ça ses paupières se ferment et ses trajectoires deviennent incertaines en
même temps que la vitesse chute. Alors j’explique au guide que nous ne sommes
pas pressés et qu’il serait préférable que notre ami Kahnh fasse une pause pour
retrouver sa vigilance. Un peu perturbé, il convient de la chose et subtilement
propose au chauffeur de nous arrêter un peu à proximité d’un marché où nous
partons, comme toujours, avec joie, à la chasse aux photos. Ici, les touristes
ne s’arrêtent jamais et nous devenons très vite le centre d’intérêt de tout ce
petit monde, surtout que les deux filles ont acheté un balai local.
Ce petit breack terminé, nous reprenons la route, sans
encombres jusqu’à notre terminus à Tam Côc. Notre hôtel, plutôt banal
extérieurement, propose des chambres très spacieuses, très claires, avec de
grands lits et une salle de bain à l’italienne. Bien que l’eau soit plutôt rare
à la douche, nous faisons une petite toilette avant de passer à table.
Dix plats, un dessert, des bières et du café. La honte
quoi ! Après quoi nous retrouvons notre guide et nous partons à pied pour
rejoindre un embarcadère. Il s’agit de visiter celle qu’on appelle la baie d’Ha
Long terrestre. C’est une ballade magnifique d’environ deux heures, au milieu
des blocs de rochers et des rizières. Nous sommes sur de petites barques à fond
plat et nous avançons au ras de l’eau. A
trois reprises nous franchissons des tunnels naturels où il nous faut baisser
la tête à certains endroits. Et c’est toujours magique de ressurgir de l’autre
côté et de retrouver la même rivière paisible, les mêmes étendues vertes. On a
l’impression, à chaque fois, de découvrir un jardin secret. Sur les
embarcations, les rameurs sont aussi des vendeurs et tout au long du retour,
ils essaient de nous séduire avec les peintures et les broderies qu’ils ont
pris soin d’embarquer avant de partir. Isabelle et Jean-Luc ont craqué, pas
nous. Bel exploit. De retour à notre point de départ, et les pourboires
distribués, nous retrouvons Tuan pour une ballade à pied dans le village. Sur
notre parcours, devant une maison qui semble toute neuve, un homme réalise un
glacis en ciment. Sa mère arrive avec une petite moto et un gros bidon plein
d’eau. Jean-Luc et moi l’aidons à décharger et nous échangeons quelques
sourires. Tuan leurs parle un peu et l’homme nous invite à entrer visiter.
L’accueil, toujours l’accueil. Comme il s’apprête à nous offrir le thé, nous
faisons remarquer à notre guide que ce n’est pas une bonne idée et que le
ciment ne peut pas attendre. L’homme sourit aux explications que Tuan lui
traduit. Nous faisons quelques photos et nous promettons de les lui envoyer.
Puis nous rentrons à travers les rizières et les buffles jusqu’à l’hôtel. Nous
prenons notre repas du soir au même endroit qu’à midi. Ensuite, j’achète un
oreiller en osier. Il se fait tard. Un peu d’écriture et hop, dans les bras de
Morphée.
A demain.
Jour 10: Hué visite ( B,L )
22/03/2009
(Croisière en sampan sur la célèbre Rivière des Parfums vers la pagode Thien Mu (pagode de la
Dame Céleste), une des plus anciennes et des plus belles constructions
religieuses de Hué.
Continuation
de la visite de la ville : les
mausolée des empereurs Tuc Duc et Minh Mang.
Visite du marché Dong Ba. Nuit à l’hôtel.)
Matinée libre. C’est le terme employé par opposition au
reste du temps où nous sommes prisonnier de l’emploi du temps que nous nous
sommes imposé. Alors cette matinée là, on va aller voir en face, de l’autre
côté du fleuve, car il y a là bas un immense marché couvert. Et on revient avec
des chapeaux, des fringues, et quelques VietNamDongs en moins. C’est le jeu
logique du touriste avec ses devises et du marchand qui cherche à en attraper
le plus possible. A ce jeu, le touriste perd toujours. Il suffit de le savoir,
chaque fois que l’on joue. Les bras chargés et les poches plus légères nous
revenons à l’hôtel où Chuong nous attend pour le repas de midi. Ensuite, nous
embarquons à bord d’un sampan et nous
partons pour une croisière sur la rivière des parfums. Nous visiterons un
village sur l’eau, constitué de sampans habités. Ensuite, nous remonterons le
fleuve jusqu’à la pagode Tien Mu, pagode de la dame céleste. Là, nous
retrouvons notre minibus qui nous emmènera voir les mausolées de Minh Mang et
de Tuc Duc.
Sans doute parce que nous l’avions évoqué hier, nous nous
arrêtons pour visiter une fabrique de bâtons d’encens, et un peu plus loin, une
autre consacrée aux chapeaux coniques.
De retour à l’hôtel, les douches nous attendent. Le temps de
se relaxer un peu et nous grimpons au dernier étage où des cocktails nous sont
offerts au bord de la piscine. Prudents, nous sommes montés avec notre
Chartreuse jaune. Bonne idée, ma fois.
Monsieur Chuong nous avait conseillé un restaurant et nous y
allons. Au menu, dix plats, un dessert et un verre d’alcool de riz. C’est une
belle maison. On nous propose une place sur un balcon au premier étage. Nous
sommes très bien.
Jour 11: Hué – Ha Noi ( B,L )
23/03/2009
(Transfert
le matin à l’aéroport pour le vol vers Ha Noi. Journée complète de visite de la capitale actuelle du
Vietnam : la Pagode Tran Quoc, le Temple Quan Thanh, le Mausolée de Ho Chi
Minh avec sa maison sur pilotis, le Temple de la Littérature dédié à Confucius
et aux Lettrés.
Dans l’après-midi, visite du Musée Ethnographique , du Lac de l’Epée Restituée et tour en cyclo-pousse dans les vieux quartiers . Nuit à Hanoi)
Réveil 5 heures 30. La nuit fut bonne, la climatisation pas
trop présente, et notre petit déjeuner au Septième étage, au bord de la
piscine, avec une belle vue sur la ville fut très agréable. Comme convenu,
monsieur Chuong nous attend dans le hall de l’hôtel et nous grimpons dans le
minicar Mercedes pour la dernière fois, direction l’aéroport de Hué, treize
kilomètres plus loin. A cette heure matinale, la circulation est très très
dense car chacun se rend qui sur son lieu de travail, qui à son lycée, qui à
l’école. Et tout ce monde se croise, se double, à grand renfort de Klaxon et
d’évitements. Pour ajouter au spectacle nous longeons la voie ferrée où un
train de marchandise nous accompagne. Dans la cabine de la locomotive, nous apercevons
deux hamacs qui nous confirment que cette cabine sert aussi de salle de repos
pour les conducteurs.
L’embarquement a lieu à bord d’un airbus A320 de la Vietnam
Airlines.
Arrivée à l’heure à Hanoi. Lors de l’approche, une fois
crevé le plafond de nuages, nous découvrons un pays tout autant traversé de
rivières et coloré de rizières. Les bagages récupérés nous retrouvons le guide
qui finira le voyage avec nous. Il s’appelle Tuan et il est âgé de vingt huit
ans, l’âge de la fille de Jean-Luc. Il parle un très bon français et nous
explique en quelques mots ce qui nous attend. Mais d’abord il faut rentrer sur le centre de Hanoi et plus exactement
au centre du centre, où notre hôtel, le Hang Ngnoc Hôtel, est situé.
Maintenant que nous connaissons un peu Saigon, un peu Hué,
l’arrivée sur Hanoi nous impressionne moins, même si nous retrouvons avec un
peu de stress, l’ambiance sonore et visuelle surchargée. Cette impression ira
grandissante au fur et à mesure que nous pénètreront cette ville sans aucun doute
plus active, même si nous ressentons, ici encore, cette incroyable fluidité de
tous les instants et de tous les environnements.
Notre programme prévoyait une ballade dans la vieille ville
en pousse-pousse et ce fut pour nous l’occasion d’être au coeur de cette
circulation un peu effrayante quand on la voit de l’extérieur. Nous traversons
les quartiers et nous retrouvons ici ce qui était à Paris par le passé. Ainsi
telle rue montre des ateliers spécialisés dans la fabrication de meubles, telle
autre propose de la quincaillerie d’ameublement, une autre encore où l’on
découvre tout ce que l’on peut fabriquer en inox. Et puis, ce qui est le plus
étonnant, ce sont ces magasins, étroits et longs comme des couloirs, qui
proposent des chaussures, des sacs ou des tee-shirts. Un autre moment assez
impressionnant est d’être là, à la sortie d’une école primaire. Les pères et
les mères arrivent avec leur moto ou leur scooter et ils repartent avec deux ou
trois enfants. Etonnant pour un européen de voir passer un deux roues à quatre
têtes sans casque.
Jour 09: Hoi An – Hué( B,L )
21/03/2009
(Après
le petit déjeuner, visite de la
Vieille Ville : ses anciennes maisons traditionnelles en bois, le
pont couvert japonais, les temples et
pagodes peints de différentes couleurs, les petites ruelles et leurs marchands. Puis route en direction de Hué en empruntant la route Mandarine
via le col des Nuages d'où la vue est splendide. Arrivée à Hué et installation à
votre hôtel.
L’après-midi , découverte de l’ancienne capitale royale sous la dynastie des Nguyen. Tour en cyclo pousse pour apprécier le charme de la vieille ville. Nuit à l’hôtel.)
Nous nous réveillons dans notre très bel hôtel. Après avoir
pris notre petit déjeuner en profitant de la vue sur le jardin et la piscine,
nous allons jeter un œil à l’arrière car nous avons remarqué une maison habitée
ou est installée une petite fabrique
artisanale de galettes de riz. Nous suivons, très étonnés, le processus simple
mais efficace qui est en place. Une femme, assez âgée et une autre femme, plus
jeune, sont toutes les deux installées devant deux marmites d’eau en ébullition
sur lesquelles est tendu un drap. C’est sur ce drap qu’elles répandent, à
l’aide d’une louche, la pâte très liquide qu’elles couvrent ensuite. Elles
procèdent en alternance. Pendant que l’une des deux pâtes cuit sous le
couvercle en métal, l’autre est enlevée avec une baguette et posée, pliée en
deux, sur une sorte de claie de bambou tressé. Pendant ce temps une jeune fille
qui a en charge d’entretenir le feu sous les marmites, récupère les galettes,
les déploient sur une autre claie, qui, lorsqu’elle est entièrement recouverte,
est emportée dehors pour le séchage à l’air libre. On peut parler d’une
certaine forme de Stakhanovisme. Il fait chaud dans la pièce et le rythme est
soutenu. Je tourne une petite séquence filmée.
Et puis nous retrouvons monsieur Chuong qui nous accompagne
dans la visite de la vieille ville. Il écoute, entre deux commentaires très
scolaires, nos questions qui le surprennent parfois et le déroutent. Notre
mélange de curiosité intellectuelle et de désirs primaires comme les prises de
vues ou l’envie de voir comment se fabrique un bâton d’encens le laissent
perplexe.
La route vers Hué passe par un très sympathique restaurant
où nous nous trouvons en même temps qu’un mariage et Jean Luc en profite pour
mitrailler à tout va les mariés. Nous craignons un instant le voir partir avec
la noce. Mais le repas le retient avec nous. Ensuite la montée vers le col des
nuages par la route Mandarine nous permet d’apprécier de très beaux paysages
car la météo nous est favorable et ne confirme pas le nom donné à ce passage
élevé de 573 mètres au dessus du niveau de la mer. C’est l’occasion, du sommet
de ce col, de faire quelques beaux clichés de notre route, avec fond de
bleu ; Ah, la route Mandarine, celle qui, d’un bout à l’autre du Vietnam,
permettait aux prétendants de devenir Mandarin.
Le col franchi, nous entamons une longue descente sur Hué.
Et nous retrouvons des fleuves, des rizières et la mer avec ses sampans. Comme
les choses sérieuses ne supportent pas de retard, monsieur Chuong nous conduit
à la cité interdite, un ensemble monumental de palais, qui fut en partie
détruit et que les vietnamiens s’emploient à reconstruire à l’identique. Ce que
nous avons pu voir achevé, montre que le savoir faire est toujours là. Nous
pouvons y observer des photos du dernier empereur, sans aucun doute l’ancêtre
de Jean-Luc. Comment pourrait-il en être autrement ? L’ensemble est très
riche et ne nous laisse pas indifférent.
Mais à chaque jour suffit sa peine. Nous revenons vers l’hôtel Asia où nous allons passer la nuit.
Jour 08: Pleiku - Da Nang - Hoi An – My Son(B,L)
20/03/2009
(Transfert a l'aéroport pour le vol vers Da Nang : VN 342
08h10 - 09h00 accueil puis transfert jusqu’à la Terre Sainte de My Son, un ensemble de temples et de sanctuaires en ruine édifiés dans une cuvette. Ce site, qui était la capitale du royaume Cham du 5ème au 13ème siècles, offre un nouvel aperçu de l’histoire glorieuse de la culture malayo-polynésienne des Cham. Retour à Hoi An. Nuit à l’hôtel à Hoi An.)
Réveil, 5 heures 30 à l’hôtel Hoang. Le confort et le luxe
n’y sont qu’apparents. En fait il s’agit d’une grossière usine à touristes et à
soirée pour cadres « dynamiques ». Dès que l’on regarde d’un peu plus
près, les malfaçons apparaissent et les négligences aussi. Mais bon, le lit est
large et accueillant. Nous n’en demandions pas plus et nos avons pu récupérer
de la sorte une bonne partie du retard accumulé la veille.
Depuis notre balcon au douze ou treizième étage, nous avons
aperçu Rom et notre chauffeur attablés dans un petit bar en face qui prenaient
leur petit déjeuner. Le temps pour nous
de faire de même et, à 6 heures 30 nous les retrouvons qui nous attendent, tout
sourire, comme tous les jours. Nous chargeons les bagages et nous partons vers
l’aéroport de Pleiku. La route est une grande ligne droite très longue. La
circulation y est faible. A 7 heures nous sommes dans le hall. Séance émotion.
Nous disons au revoir à Rom et au chauffeur. L’enregistrement des bagages se
passe bien et nous voilà installés dans la salle d’embarquement, à attendre le
vol VN343 pour Da Nang.
C’est un ATR72 qui nous emporte et, grace à ses ailes
hautes, le décollage nous permet d’apprécier les rizières qui occupent le fond
des vallées, dessinant des coulées vertes au milieu des montagnes qui s’élèvent
ici jusqu’à 2000 mètres d’altitude. Après un court passage en plafond, nous
entamons la descente vers Da Nang. Il faut d’abord franchir une mer de nuages
et puis… ouf ! sous nous pieds, à perte de vue, des rizières, des fleuves,
des îles, des bateaux, des villages, une ville, un film.
Monsieur Chuong nous attend. Notre vol, arrivé un peu en
avance a pris de court le chauffeur et nous l’attendons. La chose est peu
habituelle. Une fois les bagages embarqués, ce nouveau couple nous conduit à My
Son pour notre première visite de la journée. Il s’agit d’un site Cham où
subsistent les seuls vestiges connus de leur civilisation, qui s’est étendue
sur une période allant du 5ème au 13ème siècle. Ils
venaient de Malaisie et de Polynésie. Hélas, une partie du site a été gravement
endommagée par les bombardements des B52 lors de la guerre américaine alors que
ces temples ont la particularité de laisser planer un mystère sur leur
technique de construction. A ce jour, on ignore encore comment ils s’y sont
pris pour réaliser ces édifices, tant les liaisons entre les briques sont
fines.
Après avoir laissé les mânes des Chams reposer en paix, nous
faisons un détour obligé par une marbrerie. La région en regorge, en raison de
la présence partout de collines de marbres brut avec des veinages
particulièrement riches en formes et en couleurs. Ensuite nous longeons la mer
jusque vers Hoï An. La route est bordée d’hôtels en construction ou déjà
construits. Dans dix ans, la plage ici ressemblera à celle de Cancun au
Mexique. Dommage. Le nôtre se situe près du centre ville. Il s’appelle Hoi An
Ancient House Resort. Il est superbe. Les chambres sont réparties dans une
succession de petits immeubles de un à deux niveaux qui ceinturent un jardin au
milieu duquel nous attend une magnifique piscine ronde. Chaque chambre s’ouvre
par une large porte fenêtre donnant sur une terrasse. Mais nos estomacs crient
famine et notre guide nous conduit dans un restaurant situé tout près de la
vieille ville, en fait, sur l’autre rive du canal. Là encore, installés en
terrasse, nous avons tout le loisir d’apprécier, en même temps que les mets, la
vue sur les maisons anciennes de Hoi An. C’est un port né au seizième siècle
qui a perdu sa raison d’exister en même temps que les alluvions l’éloignaient
de la mer. Le charme est resté d’autant que la ville a échappé aux
bombardements.
Les mets, parlons-en. Ici, comme ailleurs, tout est bon,
depuis la soupe jusqu’aux légumes en passant par le porc sucré salé et le
dessert. Une petite tasse de thé nous est offerte à la fin du repas et nous
repartons visiter la ville après avoir réglé nos de bouteilles de Tiger de 640
millilitres !
C’est à l’occasion de cette visite que nous pourrons suivre
le parcours de la soie, depuis le ver âgé d’un jour qui se goinfre de feuilles
de mûrier, jusqu’à la confection du fil à partir des cocons ébouillantés, les
teintures, le tissage et enfin, les vêtements et accessoires divers qui sont
réalisés à partir de ce prodige naturel et l’idée géniale de ceux qui ont su en
tirer partie.
Visites de maisons, visites de temples, spectacle de danse
se succèdent ainsi jusqu’au soir où nous regagnons notre hôtel et les bords de
la piscine. Le bain s’impose et l’apéritif aussi. Nous l’avons bien mérité.
Quelle bonne idée d’avoir apporté de la Chartreuse. Leurs boissons manquent un
peu d’alcool à notre goût.
Un peu de repos sur les barquettes et il est temps de
repartir en ville, le guide du routard à la main, à la recherche du restaurant
idéal. Bingo, c’est l’occasion pour nous de découvrir encore d’autres façons de
cuisiner. Cette fois nous sommes sur un balcon qui domine la ville. Une table
de quatre, tout seuls, tranquille, génial. Le centre du Vietnam, côté confort, tout
va pour le mieux.
Jour 07: Lak – Buon Me Thuot - Pleiku(B,L)
19/03/2009
(Dans la matinée, balade à dos d’éléphant et excursion
sur le lac en pirogue. Puis visite des villages des ethnies Ede et M’nong.
Retour dans l’après-midi à Buon Me
Thuot ; visite du
musée ethnographique de Daklak.
Transfert à Pleiku pour le vol le lendemain matin. Nuit à l’hôtel à Pleiku.)
Le réveil est très matinal, et le mot réveil est impropre
car pour se réveiller, il faut avoir dormi. Le bilan fait de cette expérience
malheureuse, nous cherchons à rassembler l’énergie indispensable pour attaquer
cette seconde journée. La beauté du lac au petit jour nous fait oublier assez
vite nos courbatures et nos paupières lourdes. Nous partons prendre le petit
déjeuner dans la maison communale située hors du village et nos contacts avec
cette ethnie se limiteront à quelques regards furtifs et à la soirée de la
veille où nous avons pu échanger un peu, par guide interposée, avec une jeune
fille et son frère qui suivent des études à la grande ville à côté et
n’aspirent qu’à une chose, vivre ailleurs. On les comprend.
Au programme de la journée, il est prévu une ballade à dos
d’éléphants et nous nous retrouvons perchés sur deux grosses bêtes qui vont
nous porter jusqu’aux rives du lac et puis… nous faire traverser, aussi bien en
marchant dans les parties peu profondes qu’en nageant le reste du temps. Moment
impressionnant quand, de cette énorme bête qui porte un cornac, trois adultes
et une nacelle en acier soudée, ne dépasse plus que le sommet de la tête et, de
temps à autre, la trompe par laquelle elle respire. L’arrivée de l’autre côté
est assez chaotique car le fond se relève vite. Ensuite nous nous promènerons
un peu dans un autre village de la même ethnie, sans voir grand monde. Et puis
nous retraverserons le lac sur deux pirogues manipulées alternativement avec
une perche et avec une rame. Ces bateaux sont très vieux. D’après notre guide,
une centaine d’années. Ils sont faits d’un seul tronc d’arbre creusé. Le bois
est gris, mais a dû être noir. Nous n’arriverons pas à avoir la certitude qu’il
s’agit d’ébène. Quelques photos plus
tard, nous retrouvons notre minibus, notre chauffeur et nos deux guides car
Thoa profite de notre véhicule pour rejoindre Pleiku. Sur le chemin du retour
nous prendrons un très bon repas avec une présentation des plats
particulièrement soignée. Lors des nombreux arrêts pipi, l’occasion nous sera
donnée de pénétrer dans une plantation de poivriers. Rom, qui a, lui aussi
passé une très mauvaise nuit, profite d’une route pas trop chaotique pour
récupérer un peu. Dors bien, Rom, nous avons encore besoin de toi.
Jour 06: Da Lat – Buon Me Thuot(B,L,D)
18/03/2009
(Route par les Haut
Plateaux du Centre : cette région, découverte par le Docteur Yersin au
début du 19ème siècle, borde le Laos et s’étend le long de la
Cordillère Annamitique.
Transfert au lac Lak, village habité par l’ethnie
Mnong, une ethnie importante du Haut Plateau. Nuit chez l’habitant dans une
maison sur pilotis.)
La nuit a été bonne et la migraine a quitté la tête de
Martine. C’est donc dans une très bonne humeur que nous nous retrouvons à la
table d’hôtes, avec une jeune femme d’origine canadienne qui voyage apparemment
seule mais qui semble avoir retrouvé là un compagnon. Le petit déjeuner est à
la hauteur de ce que nous avons connu jusque là et c’est en pleine forme que
nous partons visiter le marché de Da Lat, bonne occasion pour nous de faire des
photos, évidemment. Et puis nous reprenons le bus qui nous emmène à la porte du
jardin botanique en suivant les bords du lac. On pourrait presque se croire à
Annecy, avec les palmiers en plus. La visite du jardin est intéressante et
Martine relève des noms de plantes et se renseigne abondamment.
Plus loin, sur la route, Rom fait s’arrêter le chauffeur et
nous découvrons un site incroyable où l’on trouve à la fois des sculptures, des
peintures, mais aussi, et j’ai envie de dire, surtout, des broderies d’une
beauté et d’une finesse d’exécution à couper le souffle. Ce que nous trouvons
unanimement extraordinaire, ce sont des paravents faits d’une soie transparente
sur laquelle sont brodés des motifs floraux. C’est d’une élégance incroyable. Les hôtesses du lieu le sont tout autant, dans
leurs costumes traditionnels roses, blancs ou rouges.
Ce soir, nous allons passer notre première nuit chez
l’habitant et j’appréhende un peu. Mais la route, très tortueuse, se laisse
oublier tant les paysages traversés sont variés. C’est l’occasion de saisir à
la volée des images d’habitations très diversifiées. On trouve successivement
une maison dont les murs sont faits de feuilles tressées tandis qu’un peu plus
loin une maison spacieuse, construite en dur, arbore un magnifique crépi bleu
clair. Et puis, plus loin encore, une maison tout faite de planches et couverte
d’un toit de tôles ondulées. Nous traversons des villages dont la rue
principale ressemble presque toujours à un marché tant les commerces se
succèdent les uns aux autres. Notre route s’élève à flanc de montagne et nous
découvrons des lacs, des rivières et … des rizières, bien sûr.
Enfin, nous retrouvons notre Guide locale qui se désespérait
de notre retard en patientant gentiment au bord de la route. Elle monte à
l’avant, Rom se joint à nous ; à l’arrière et nous voilà repartis pour les
derniers kilomètres qui vont nous amener chez les M’nongs. Mais, avant d’entrer
dans le village, nous nous arrêtons prêt d’un bâtiment aux allures modernes
dans lequel, bien qu’il soit bientôt 14 heures, notre repas de midi nous
attend. Nous sommes installés dans une vaste pièce et notre table fait face à
une étendue d’eau. Ouf, on est bien. Après s’être bien rassasiés, nous
commençons notre visite par une maison de type M’nong, sur pilotis, que des
hommes sont en train de couvrir de roseaux séchés. Nous apprenons que cette
opération doit être effectuée tous les ans. Ouf ! C’est l’occasion pour
nous de nous faire une idée sur ce que sera notre hôtel ce soir. Le plancher,
fait de bambous et de planches disjointes n’offre pas une surface très
hermétique, mais bon, nous sommes à un bon mètre du sol. C’est l’occasion pour
nous de découvrir que les échelles d’accès, taillées dans un tronc d’arbre,
sont différentes selon que l’on est un homme ou une femme. Celle réservée aux
hommes se termine par deux seins bien ronds et fermes sculptés directement dans
le bois, tandis que celle des femmes reste cylindrique mais… plus longue,
évidemment.
C’est après avoir fait un tour dans le village que nous
commençons à comprendre ce qui nous attend. Partout, des animaux sont là, sous
les planchers des maisons, au pied des échelles. Des cochons se vautrent dans
des mares de boue, ou se battent pour dévorer les soupes qu’on leur verse dans
des écuelles. Partout des chiens sales, qui grognent, quand ils ne sont pas
purement et simplement égorgés pour être mangés. Finalement, Thoa, c’est le nom
de notre guide, une jeune femme qui a fait une thèse sur ces peuplades, nous
emmène voir notre gîte pour la nuit. Il ressemble en tout point à la maison
visitée au début. Mais l’environnement n’a pas grand-chose à voir. Apparemment,
les propriétaires sont de l’autre côté d’un rideau tendu en travers de la pièce
ou nous allons dormir. Si je n’avais pas fait le tour par l’extérieur et si je
n’avais pas eu l’audace de faire une photo de la femme qui se trouvait là, en
train de préparer son repas, et de cette autre, très vieille, qui se tenait
pelotonnée dans son coin, à l’autre bout de la terrasse en hauteur, nous
n’aurions jamais pu connaître leur tête. Notre séjour chez l’habitant se
limitera à ces lits au confort si sommaire que personne ne va réussir à dormir,
sauf Isabelle qui ne dort bien que quand les autres ne dorment pas, mais qui
devra se contenter de pisser au pied de l’échelle, tant la présence proche des
chiens et autres buffles, cochons et couvées sont inquiétant. Au petit jour,
Martine, qui ne cessait pas de se gratter, persuadée qu’elle était d’être
couverte de puces, découvre qu’elle était la proie des fourmis qui avaient
trouver le chemin de son sac et des sucreries qui s’y cachaient.
Jour 05: Ho Chi Minh Ville – Da Lat(B,L)
17/03/2009
(Route pour Da Lat : arrêt aux chutes de PONGOUR. Arrivée à Dalat et visite : le jardin botanique , la Vallée de l’Amour et le Lac de Xuan Huong. Nuit à l’hôtel à Dalat.)
Il est 19 heures et nous arrivons à notre hôtel à Da Lat. Ce
fut une journée difficile car la route pour arriver jusqu’ici depuis Saigon est
assez tortueuse. En fait, le voyage lui
seul était riche. Après avoir quitté les rives du Mékong et enjambé quelques
bras, nous remontons vers le nord. De temps en temps un bouddha nous sourit
depuis le bord de la route. Nous doublons et nous croisons des groupes de
jeunes gens en uniforme qui vont ou viennent du lycée. Nous regardons, incrédules,
les incroyables motos aux chargements extravagants et puis nous déjeunons au
bord d’une rivière. Un repas comme toujours très bon et très varié. Ensuite,
sur notre chemin, une pause nous permet de découvrir le travail à la main de la
préparation du thé vert. Cueillette, séchage, triage, tout un processus à la
fois sommaire mais précis. Plus loin, ce sont des plantations de café que nous
prenons le temps de parcourir. Et puis nous retrouvons les éternelles rizières,
toujours très vertes par ici. Quelques troupeaux de buffles musardes sur le
bord de la route, qu’ils traversent parfois, histoire de vérifier que les
chauffeurs sont attentifs. Au programme il était prévu la visite d’un site avec
une cascade. Nous tombons sur une grille fermée qu’Isabelle contourne, bien
décidée à laisser là son empreinte, comme elle a l’habitude de le faire un peu
partout. Rater une cascade, ce n’est pas ce qui peut contrarier des grenoblois
habitués à en voir de très hautes et de très belles tout près de chez eux. Ce
n’était tout de même pas les chutes du Zambèze qui nous attendaient à cet
endroit. Avant la nuit nous arrivons juste à temps pour faire un petit tour
dans un parc où séjournent quelques éléphants et une dizaine d’autruches. Le
petit tour est sans grand intérêt mais Isabelle peut malgré tout… non, je
rigole. Enfin, pas tout à fait.
Lorsque nous arrivons à l’hôtel, Martine confirme que le mal
de tête qui avait pointé le bout de son nez vers la fin du voyage s’est bien
installé. Elle choisit donc de nous abandonner et elle se couche avec une
solide dose de calmants.
Da Lat by night, sans elle, nous invitons nos deux compères,
le guide et le chauffeur à partager notre table pour le dîner. Comme la journée
a été rude, nous nous contentons d’une ou deux photos et nous nous
souhaitons une bonne nuit. L’hôtel, d’ailleurs, n’en est pas un. C’est une
pension de famille. La patronne est charmante et parle un très bon français,
les chambres sont agréables. Nous verrons demain ce que sera le petit déjeuner.
Jour 03: Ho Chi Minh Ville- Can Tho ( B,L )
15/03/2009
(Départ pour le delta du Mékong. Visite d'un temple Cao Dai à Tan An. A My Tho d'où , excursion en petit bateau vers l’île Thoi Son : visite de l'île, de ses vergers luxuriants, l'occasion de goûter à de nombreux fruits tropicaux. Sur une petite embarcation à rames vous traverserez un dédale d'arroyos, la voie principale de navigation des locaux. De retour à My Tho, continuation vers Can Tho, lapremière ville du Delta du Mékong. Nuit à l’hôtel.)
Nous sommes arrêtés sur trois files. Seules les motos
arrivent encore à se faufiler à droite et à gauche, dans les deux sens. Notre
guide, "Rom", est parti à pied, acheter le billet pour prendre le bac
qui doit nous permettre de franchir l'un des sept bras du Mékong. L'occasion
est bonne pour écrire un peu.
Mais commençons par le commencement. Ce matin, petit
déjeuner somptueux en terrasse au douzième étage de l'hôtel Elios. Tout le
monde a bien dormi. Nous redescendons avec nos bagages et, alors que le
chauffeur empile nos sacs à l'arrière du minibus, nous voyons arriver un des
membres du personnel de l'hôtel qui nous explique, en anglais, qu'une paire de
tongues a disparu et qu'il faut la rendre ou la payer. Hilare, j'extrais de mon
sac la paire en question. Alors que le brave homme s'en retourne satisfait,
Isabelle, rouge de honte, plonge dans son sac, en sort une magnifique paire en
pur plastique naturel bleu, et lui court après pour la lui rendre en
s'excusant. Au Vietnam, les pantouflettes resservent d'un client à l'autre. A
savoir, pour l'avenir et tant pis pour les mycoses. Il est 8 heures 30 et notre
nouveau guide pour le sud, qui a assisté à l'opération, se demande bien à qui
il a à faire. Nous apprendrons, au fil de la journée, qu'il est âgé de quarante
neuf ans, qu'il est marié, que son aîné a vingt et un ans, que son plus jeune
fils a trois ans, et que sa fille en a treize.
Notre deuxième journée commence par la visite d'un temple
Cao Dai. Il s'agit d'une religion bizarre, enfin, pas plus qu'une autre. On y
trouve le Dieu des Dieux. Ca, c'est plutôt intéressant. Un chef de plus, au
dessus des chefs, ça ne peut que nuire à la bonne marche de l'entreprise et
coûter un peu plus à tout le monde. Mais ce qui est plus surprenant ce sont les
apôtres. On y trouve pêle-mêle : Victor Hugo, Churchill, Jeanne d'Arc, Lao Tseu
et Confucius. Je n'ai oublié personne, je crois. En tout cas, c'est sûr, il n'y
a pas De Gaulle. Dans ce fourre tout assez original, deux millions d'adeptes se
retrouvent. Ah, le paradis…je les imagine volontiers discutant, autour d'une
tasse de thé, de la crise économique mondiale, avec Victor Hugo tenant dans sa
main une marionnette de Sarkozy, Jacuzzi comme dit Rom, tandis que Churchill
enverrait sa fumée dans les yeux de Lao Tseu pour l'obliger à regarder le ciel
au lieu de se fixer sur le doigt de Confucius.
Mais la route Mandarine nous attend, celle qui va nous
permettre de rejoindre Mytho. De là, nous embarquons pour les quatre îles qui
représentent les quatre grands symboles du Vietnam, la Tortue pour la
longévité, le Phœnix pour la beauté, le Dragon pour sa puissance et enfin la
Licorne pour la prospérité.
C'est sur cette dernière que nous accostons. Nous visitons
une fabrique de gingembre. Nous goûtons toutes sortes de produits avant de
faire une très agréable promenade sur de longues barques à rames, au milieu des
palmiers d'eau. Après quoi, nous rejoignons, avec notre bateau motorisé, l'île
de Phœnix où un somptueux repas nous attend. D'abord des nems, préparées devant
nous, à la table. Ensuite on nous sert un poisson "oreilles
d'éléphant", puis des crevettes avec des clémentines et du sel, suivies
d'un riz mélangé avec des ananas, des crevettes et du calamar. Enfin, nous
goûtons à du serpent proposé avec des oignons et des poivrons.
Comme le bateau qui nous ramène nous est réservé (le luxe
quoi !) je peux faire ma première sieste sur le Mékong. Après l'accostage, nous
reprenons la route qui nous conduit d'une traite jusqu'aux rives du fleuve. Eh
oui, entre temps, pendant que je mets à jour mes notes, peu à peu, bac après
bac, la file s'écoule. Et nous embarquons enfin. La traversée, de nuit, est
impressionnante car nous nous retrouvons au beau milieu d'un ballet incessant
de bateaux remplis soit de motos, soit de voitures et de camions. Et toute
cette flottille se croise et croise celle des autres bateaux qui montent et
descendent le fleuve. Baci rouge et trico vert. Il est bon de se rappeler le
sens de ces codes marins si l'on veut éviter les abordages et les chavirages.
Mais comme sur la route, tout se passe bien.
Quelques temps plus tard, notre chauffeur nous dépose devant
le Saigon-Cantho, notre hôtel pour la nuit à venir.
…………………………………………………………. !
Pardonnez cette absence, nous rentrons juste de notre dîner
au Nanh Bô. Très bon repas, encore une fois. Allez, un petit cocktail avant de
se coucher. Il est offert par l'hôtel. Enfin, Jean Luc juge opportun d'aller
chercher la Chartreuse Jaune qui voyage au fond du sac. Un peu plus d'alcool ne
peut pas nuire à notre sommeil. A demain…
Jour 04: Can tho – Ho Chi Minh Ville ( B,L )
16/03/2009
(Départ matinal pour le marché flottant de Cai Rang. Ambiance très animée: des milliers de bateaux se rassemblent au confluent de la rivière Hau ( un bras principal du Mékong) pour d'intenses échanges commerciaux. Après le déjeuner (la spécialité du Mekong, le poisson "oreille d'éléphant") retour à Ho Chi Minh Ville.)
Rom a demandé que nous soyons prêts de bonne heure pour
visiter le marché flottant avant la ruée des cars touristiques. Alors nous
avons mis nos réveils à sonner. 6 heures 30… dur, dur. Nous serions bien resté
couchés. Mais nous ne sommes pas venus jusqu’ici pour flemmarder. Alors nous voilà
installés autour d’une table ronde dans la salle du restaurant, à boire du café
noir très fort, et à dévorer les fruits, les tartines, et pour ceux qui aiment,
une variété de plats chauds ou froids dignes d’un repas de midi. Et puis ce fut
le départ. A pied nous avons rejoint l’embarcadère où Rom avait négocié pour
nous un petit bateau. Et nous nous sommes retrouvés soudain tous les six, le
pilote, nous et le guide, à nous faufiler entre les barques et les sampans du
marché sur l’eau. Spectacle en soi, ces enchevêtrements de coques couvertes de
fruits, de légumes et de tout ce qui peut se vendre sur un marché. Et nos
objectifs ne savaient plus où donner du grand angle et du zoom. Nous étions
comme des fous, à chercher quel sourire de femme, quel regard d’homme, quelle
posture, quelle couleur, pourraient rendre cette impression que nous avions
d’être au cœur de cette vie là. Nous nous sommes arrêtés un moment pour
déguster, sur une de ces embarcations, un ananas que le vendeur a préparé pour
nous. Sa perche ne portait que ça : un ananas. Il ne vendait que ça :
des ananas. Car il faut que je vous dise. Sur les photos, regardez les perches
dressées à la proue ou à la poupe des navires. Elles sont comme le catalogue de
ce que l’on trouve en vente à bord.
Comme nous étions bien sur l’eau, nous sommes partis à
remonter un des canaux qui débouchent sur le fleuve, un arroyo comme ils les
appellent. Après nous être glissé sous le pont au tirant d’air si bas qu’il a
fallu démonter un peu la bâche qui nous protégeait du soleil , nous avons
commencé à remonter entre deux rives verdoyantes où se bousculaient les
vergers, au milieu desquels surgissait parfois une maison avec des gens
affairés, dans le calme extraordinairement doux d’une nature luxuriante et
généreuse. L’eau, ici, est un lieu de vie. Les gens y lavent leurs vêtements, y
préparent leurs salades, se nettoient ou s’y baignent, y pêchent bien sûr.
Au bout de cette promenade, nous nous sommes arrêtés pour
visiter un de ces vergers magnifiques et nous avons pu découvrir, avec Rom, les
fruits et les fleurs qui y poussaient et puis, ensuite, les goûter, les uns
comme les autres. Autour de nous, les gens qui vivent ou travaillent là,
toujours chaleureux et bienveillants, nous offrent la possibilité de boire un
thé, de déguster un fruit ou de nous asseoir un moment. Mais il nous faut
repartir, au fil de l’eau, dans cette quiétude bienheureuse.
Alors que nous débouchons sur le fleuve, Rom nous explique
qu’il a organisé, avec le patron du bateau et le chauffeur de notre minibus,
une traversée et un rendez-vous sur l’autre rive qui nous évitera une longue
attente au bac. C’est pour nous l’occasion de nous sentir une nouvelle fois
tout petits au milieu de ce géant magnifique qu’est le Mékong, couvert de
jacinthes d’eau dérivant au milieu des barques et des cargos.
L’apparition, au loin, des gigantesques piliers du futur
pont haubané qui supprimera les tracas et les attentes interminables aux bacs
est l’occasion d’un échange avec Rom sur la différence entre les ponts haubanés
et les ponts suspendus. Dessins à l’appui, nous nous comprenons bien.
A l’arrivée sur l’autre rive, comme prévu, le chauffeur nous
attend et nous repartons pour Ho Chi Min. Nous sommes environ à vingt minutes
de notre hôtel quand la pluie arrive soudainement. Pluie tropicale chaude mais
violente. Le spectacle des deux roues qui arrivent de partout, avec des pilotes
couverts de pèlerines cyclistes en tout genre, avec des passagers cachés sous
leurs pans, dont on ne voit plus que les jambes pendantes, est hallucinant.
L’eau n’arrive pas à s’évacuer et forme des ruisseaux qui s’élargissent en
nappes profondes sur la chaussée ; Et tout ce petit monde motorisé semble
ignorer ces avatars. Les trajectoires continuent de se frôler, de se croiser,
de s’éviter. La nuit tombée rapidement ne change rien à l’affaire et le ballet
des phares, ponctué de coups de klaxon, n’en est que plus étrange tandis que
les pilotes des engins et leurs compagnons ou leur famille ont complètement
disparu sous de fantomatiques vêtements de pluie colorés et flappant avec le
vent de la vitesse.
Et puis la pluie s’arrête, comme elle a commencé, d’un coup.
Nous arrivons à notre hôtel. Quelques gouttes qui n’ont pas entendu l’ordre de
cesser continuent de venir mourir sur le pare brise. Alors notre chauffeur
s’évertue à glisser le minibus le plus loin possible sous l’avancée de l’hôtel.
Quand je vous dis que les gens sont adorables au Vietnam.
Après avoir fait une courte pause, pris une douche, mis les
batteries en charge et s’être connecté à Internet, nous partons à la recherche
du restaurant où nous avions fait faire une réservation en arrivant tout à
l’heure. Jean Luc, le plan à la main est, comme toujours dans ces situations,
impérial et nous y conduit sans coup férir. Nous ne sommes pas déçu. Le
restaurant, apparemment très connu des vietnamiens, est une mine d’or pour qui
veut découvrir les multiples facettes de la cuisine du pays. Un vrai régal.
Parce qu’il faut bien digérer un peu, notre retour
s’effectue avec maints détours. Même à cette heure tardive, nos traversons des
marchés animés.
Quand on se couche, on dort. Enfin, certains. J’en suis.
Jour 02: Ho Chi Minh Ville arrivée ( D)
14/03 /2009
(Arrivée à
l’aéroport de Ho Chi Minh Ville à 06h20. Accueil par votre guide puis transfert
vers le centre-ville où nous nous installons à l’hôtel. Repos dans le matin.
L’après-midi de visite de la Poste Centrale, la Cathédrale Notre Dame et le Temple Thiên Hau situé au cœur du quartier chinois très animé. Nuit à l’hôtel.)
Il est 17 heures 15 ici, et nous sommes posés dans le hall
de l'hôtel, épuisés. A 18 heures 30, notre guide nous emmène à vingt minutes à
pieds d'ici, pour dîner. Mais la journée a été longue, qui a commencé hier, le
13 mars 2009, à trois heures du matin, en France, quand il a fallu se lever
pour aller prendre un TGV qui nous a conduit à Roissy, après avoir joué les
omnibus. L'embarquement s'est fait à l'heure prévue, et le décollage aussi. Il
était alors 12 heures 25, heure française.
Après 11 heures 40 de vol et quelques fuseaux horaires
avalés à une vitesse moyenne de 950 kilomètres heure, nous nous sommes posés
sur l'aéroport de Ho Chi Minh. Il était 6 heures 05. C'était ce matin. Durant
ce voyage, l'étroitesse des espaces, le bruit ambiant des réacteurs, le
décalage horaire et la position assise nous ont empêchés de bien dormir.
Heureusement, nous avons pu boire et manger à volonté.
A l'arrivée, l'obtention des visas et la récupération des
bagages furent vite expédiés et nous avons pu très rapidement, dans une
atmosphère chaude et humide, retrouver notre guide, le minibus et le chauffeur,
pour nous conduire à l'hôtel.
Saïgon, je lui préfère son ancien nom et je ne suis pas le
seul car nombre de Vietnamiens partagent cet avis, Saïgon donc grouille de
vélos, de motos, de mobylettes de toutes sortes de marques et cylindrées, qui
se déplacent en tout sens, et ce ballet inimaginable est captivant parce qu'il
ressemble à une danse mortifère. Cinquante, cent, deux cents, deux mille deux roues
qui s'élancent à l'assaut des carrefours où circulent bus et voitures, avec
ceux qui remontent à contre sens pendant que d'autres se glissent malgré le feu
rouge, s'immiscent dans le trafic, et c'est de la voltige, de l'évitement, de
la dentelle au klaxon. Nous restons d'abord hébétés et pétrifiés par toute
cette agitation et puis, après avoir posé les bagages à l'hôtel, dans une
chambre aveugle et climatisée, nous nous lançons dans la grande aventure : la
traversée des rues et des carrefours. Instant épique où il nous faut soudain
apprendre à faire confiance à l'autre, à tous les autres, qui arrivent en un
flot continue et dense, qui, comme de l'eau courante qui ne mouillerait pas,
nous rasent sans jamais nous toucher. Et nous sommes soudain plongés au cœur de
la fluidité, là où l'hésitation n'est pas la bienvenue. Un champs visuel juste
un peu plus large, un pas normal, sans accélération, surtout sans marche
arrière, et nous nous retrouvons, de rue en rue, de place en place, à prendre
l'assurance indispensable à tout déplacement pédestre dans la ville. Il reste à
repérer le nom des rues inscrit sur les bâches des magasins et plus rien ne
peut désormais nous arrêter. Marchés couverts, parcs, pagodes, nous avançons,
tellement surpris et médusés que même la fatigue accumulée se fait oublier.
Finalement, nous choisissons de déjeuner dans un petit
restaurant très "populaire", situé au fond d'un passage. Il y a deux
tables et six chaises en plastique. Le bol de soupe est très bizarre, et les
légumes étranges. Seule la bière Tiger est rassurante. Nous buvons une
bouteille à deux et j'avale une assiette de riz avant de rentrer à l'hôtel
prendre un peu de repos. Nous prenons
possession de la deuxième chambre, tout aussi borgne que la première. A
quatorze heures trente, nous avons rendez-vous avec notre guide pour une visite
du quartier chinois, d'un temple et, à l'autre bout de la ville, d'une
cathédrale catholique ainsi qu'un bureau de poste. La traversée du marché du
quartier chinois nous a fait penser à ce que nous avions connu à Istambul, mais
l'ambiance générale serait plutôt cubaine, dans l'esprit.
Plus loin, nous allons voir travailler des laqueurs qui
réalisent des tableaux à base de nacre, mais aussi de coquilles d'œufs.
Extraordinaire maîtrise. Ils font des copies de peintres célèbres, des Picasso,
des Schiele, des Klimt, etc. De retour à l'hôtel, nous avons juste le temps
d'une brève pause et nous retrouvons Tingh. Il est 18 heures 30 et c'est à pied
qu'il nous conduit dans un restaurant proche où nous allons faire un très bon
repas : Nems, coquillages, légumes, lard de porc grillé, riz, bien sur, et pour
finir un dessert à base de banane, suivi d'un thé.
Nous rentrons à l'hôtel à pied. La traversée des rues la
nuit, alors que la circulation est toujours aussi dense et chaotique, ajoute du
piment au périple. Mais toujours, partout, ce calme apparent, ces visages
souriants. Tout se passe comme si rien de grave ne pouvait se produire ici.
Enfin, la vigilance doit rester de rigueur.
Arrivé dans le hall de l'hôtel, nous trouvons qu'il est bien
tôt. J'avais repéré que l'hôtel disposait d'une terrasse au douzième et dernier étage. Alors nous montons dans la
salle du restaurant, tout la haut, et nous profitons un peu du spectacle de Saïgon
by night, avant de finalement redescendre dans le quartier où un bar branché,
pour touristes, nous attend avec ses happy hours et ses coktails. B52 pour Jean
Luc, Blue Lagoon pour Martine, Pina Collada pour Isabelle, et Cuba Libre pour
moi. Après cette dernière imprégnation de vacarme, d'agitation et d'alcool,
nous rentrons dormir. Ouf !!!